- 88% des managers affirment que le départ des baby-boomers est une menace pour la sauvegarde de connaissances
- 3 employeurs sur 5 créent des équipes intergénérationnelles afin de faire face au départ des baby-boomers
- 97% des employeurs déclarent anticiper déjà aujourd’hui les départs à venir
4 employeurs sur 10 indiquent que le vieillissement de leurs salariés figure dans le top 3 de leurs préoccupations des 12 prochains mois. Voici l’une des conclusions du cabinet de recrutement spécialisé Robert Half. Le vieillissement de la population belge est en effet plus que jamais d’actualité. La Belgique s’apprête à voir 700.000 baby-boomers quitter le marché du travail dans les années à venir. Près de 9 employeurs sur 10 considèrent ces départs comme une menace pour leur entreprise, étant donné la perte de connaissance que cela représente. Comment peuvent-elles anticiper ce phénomène et s’adapter afin de rester compétitives ?
Le départ des baby-boomers est un enjeu majeur pour 1 employeur sur 3
88 % des personnes interrogées déclarent être préoccupées par la perte de connaissance engendrée par le départ des baby-boomers. 1 employeur sur 3 va même jusqu’à dire qu’il s’agit d’un enjeu majeur.
« Le vieillissement de la population est un fait et les baby-boomers sont une source capitale de connaissances, d'expérience, et de savoir-faire. Il est donc normal que ceci inquiète les entreprises belges. Anticiper les départs est essentiel, tant au niveau micro qu’au niveau macro. À court terme, des difficultés de recrutement peuvent apparaître. La responsabilité incombe dès lors aux employeurs de prendre des mesures afin de faire face aux départs », selon Joël Poilvache, Director chez Robert Half.
Il va de soi que les départs impliquent non seulement une perte de connaissance, mais s’accompagnent aussi de l’impératif de combler les postes vacants.
Enjeux d’avenir : la guerre des talents et l’inadéquation des compétences
Selon 4 managers sur 10, le vieillissement de la main-d'œuvre est l'une des trois principales tendances qui auront un impact sur le marché du travail belge en 2019 (outre la demande accrue de flexibilité et les bouleversements/développements technologiques). La raison est que le nombre de départs sur le marché du travail est plus important que le nombre d’arrivées.
Selon Joël Poilvache, « ceci implique l’obligation, pour les entreprises, de repenser leur stratégie de recrutement. En effet, le risque encouru est de créer une véritable guerre des talents – encore plus virulente que celle qui fait rage actuellement. Il est donc primordial de définir une stratégie afin de trouver – et garder – ces jeunes talents ».
Dès lors, bien recruter et garder son personnel est devenu encore plus important. Et le management en est conscient : l'attraction des talents (28 %) et la rétention des talents (31 %) sont parmi leurs plus grandes préoccupations, tant pour les PME que pour les multinationales.
La formation continue et le mélange intergénérationnel pour assurer le transfert de connaissances
Afin de combler les lacunes à venir, les employeurs se préparent déjà. 97% des employeurs déclarent prendre des mesures afin de transférer les connaissances et combler l’écart qui sera laissé par le départ des baby-boomers.
Comment les employeurs belges préparent-ils leur entreprise et comment font-ils face au problème ? Les managers interrogés soulignent qu'ils prennent des mesures importantes pour éviter la fuite de connaissances des baby-boomers :
- Notamment, en créant des équipes mixtes, composées de différentes générations (57.5%) ;
- En organisant des sessions de formation pour tous les employés (53%) ;
- Ou en mettant en place des programmes de mentorat et de coaching entre seniors et juniors (38%).
« Ces chiffres soulignent une fois de plus l'importance de l'apprentissage continu afin d’éviter la fuite de connaissances. En effet, pour se préparer au départ des baby-boomers ainsi qu’à la perte potentielle de connaissances lié à leur départ, il est important pour les employés d'apprendre continuellement. Pour les entreprises, il s’agit de conserver les employés le plus longtemps possible, mais aussi d’attirer de nouveaux talents qui pourront prendre en charge les emplois des baby-boomers » déclare Joël Poilvache.
« Ceci suppose que, afin de rester compétitif, les entreprises se conforment aux attentes et aux habitudes des nouvelles générations qui feront leur entrée sur le marché du travail. En effet, les attentes et les exigences de ces nouveaux employés ne seront pas les mêmes que celles auxquelles les employeurs étaient habitués jusqu’à présent – pensons notamment à la demande croissante de flexibilité et aux bouleversements technologiques. » poursuit Joël Poilvache.