Dans le contexte des multiples évolutions qui impactent l’économie mondiale, deux investisseurs en private equity sur trois recherchent de nouveaux profils de leaders pour diriger leurs entreprises. Cette démarche est nécessaire pour s’adapter efficacement à ces changements. Les candidats à ces postes de direction doivent surtout démontrer un « leadership rebelle ». Cette conclusion ressort d’une étude menée auprès de grandes entreprises de private equity en Belgique, France, Allemagne et au Royaume-Uni menée par le spécialiste du recrutement Robert Half.
Aujourd’hui, de nombreux cadres dirigeants évoluent en territoire (économique) inconnu. Ces trois dernières années, la pandémie a non seulement redéfini la nature du travail mais a aussi perturbé les marchés et les chaînes d’approvisionnement. Des initiatives telles que l’ESG (Environnemental, Social and Gouvernance - les efforts axés sur le climat), la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) ou la DEI (diversité, égalité et inclusion) font désormais partie intégrante des priorités managériales. L’IA crée de nouvelles opportunités mais s’accompagne également de risques et d’incertitudes. La guerre en Ukraine a eu de graves répercussions sur l’approvisionnement énergétique et alimentaire et a entrainé une inflation atteignant son niveau le plus élevé en 40 ans. Ainsi, bon nombre de managers peinent à trouver l’expérience et la flexibilité nécessaire pour piloter leur entreprise à travers les crises actuelles et futures.
« Les investisseurs en private equity ont une vision claire : ils attendent du management qu’ils fassent des choix stratégiques pour protéger les investissements et permettre aux entreprises d’être aussi performantes que possible », affirme Philip Hendrickx, Managing Director Executive Search chez Robert Half Belgium. « Ils remettent donc en question le leadership des cadres dirigeants de leurs entreprises. Notre enquête révèle que deux tiers de ces investisseurs ont des projets concrets pour faire évoluer ce leadership en fonction du contexte en constante évolution dans lequel nos entreprises doivent opérer ainsi que des qualités requises pour y parvenir. »
Ces investisseurs en PE recherchent essentiellement des candidats qui possèdent les connaissances et l’expertise nécessaires pour aider les entreprises, à :
faire face aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement (42 %) ;
surmonter une inflation élevée (38 %) ;
répondre aux questions réglementaires et de conformité (22 %) ;
protéger les permis d’exploitation ou les licences menacés (20 %) ;
gérer les litiges judiciaires (18 %).
Le profil recherché ? Des rebelles !
Mais concrètement, quels types de profils sont recherchés ? Ce sont des leaders rebelles. En effet, un tiers des investisseurs en private equity ont exprimé vouloir s’entourer de « leaders » faisant preuve de capacité à se rebeller.
« Prenons l’exemple de Netflix », explique Philip Hendrickx. « Là, la rébellion contre les « unique selling points » traditionnelle de la marque a contribué à sa forte croissance mondiale. Ce type de leadership rebelle génère la disruption dans un but positif. Et c’est précisément cette compétence que les investisseurs en private equity cherchent à injecter dans la gestion des entreprises qu’ils détiennent dans leur portefeuille ».
L’objectif n’est donc pas de provoquer la disruption pour le simple plaisir de changement mais plutôt d’apporter des modifications ciblées, bénéfiques à l’entreprise. Étant donné la rapidité des mutations dans l’économie mondiale, une entreprise ne sera plus compétitive demain pour les mêmes raisons qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les investisseurs en PE recherchent donc des leaders capables de redéfinir la norme, tout en garantissant la pérennité de la croissance dans ce contexte en perpétuelle mutation.
« Avec les bouleversements des marchés mondiaux auxquels nous avons assisté ces dernières années, les investisseurs en private equity recherchent des leaders audacieux, aux qualités rebelles. Les entreprises qui identifient aujourd’hui les profils rebelles adéquats seront les mieux préparées à faire face aux perturbations futures tant au niveau micro que macro », conclut Philip Hendrickx.