Une moitié de jeunes diplômés débutent leur carrière professionnelle avec un manque de confiance en soi. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par le spécialiste du recrutement Robert Half auprès de 500 employeurs. Pour pas moins de 47 % des employeurs, les nouvelles recrues présentent un manque de confiance en soi. Pour eux, le manque de connaissances techniques constitue un obstacle moins important chez les jeunes diplômés. Car ce sont plutôt les compétences générales et relationnelles (soft skills) qui importent aux yeux des employeurs.
Chaque année, des milliers de jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail. Pour beaucoup, ce passage s’effectue semble-t-il dans le stress et l’incertitude. Robert Half a interrogé 500 employeurs à propos de leur expérience avec les employés frais émoulus de l’enseignement supérieur. Par ailleurs, aucune différence n’est à noter entre les bacheliers et les titulaires d’un master.
Importance croissante des soft skills
Aujourd’hui, les entreprises ne regardent plus uniquement les compétences techniques des candidats. Leur manière de répondre aux questions lors de l’entretien d’embauche dénote par exemple leur enthousiasme ou leur négativité. Il est aussi possible de détecter leur capacité d’empathie ou leur faculté à travailler de manière autonome ou en équipe. Ces aptitudes sont difficilement mesurables. Le candidat continue par ailleurs à les développer avec les années. Le recruteur vérifie aussi souvent ces capacités sans que le candidat ne s’en rende compte. C’est pourtant là où le bât blesse : 4 entreprises sur 10 (39 %) indiquent que les jeunes diplômés ne disposent pas de compétences générales et relationnelles (soft skills) suffisantes.
« Les soft skills sont des compétences propres au candidat. Pour sortir du lot, il faut donc absolument se concentrer sur ses compétences sociales, stratégiques et communicatives. Si l’on dispose déjà des compétences techniques exigées, c’est ce qui fera la différence pour obtenir le poste », explique Frédérique Bruggeman, Managing Director chez Robert Half BeLux. « En effet, vous ne serez pas le seul candidat à présenter le bon diplôme ou les bonnes qualifications : en montrant que vous avez également ces compétences générales tant appréciées, vous prendrez l’avantage dans le processus de sélection. »
Près de 4 employeurs sur 10 pensent également que les formations techniques actuelles sont insuffisantes. Et ils s’en rendent compte lors de nouveaux engagements. Frédérique Bruggeman poursuit : « Nous conseillons à nos clients de regarder plus loin que les simples compétences techniques. Celles-ci pourront être acquises plus facilement, au travers de formations ou par la pratique, qu’une adhésion à la culture de l’entreprise. Il convient surtout de se concentrer sur les must-have-skills et, ensuite, de travailler sur les nice-to-have-skills. Comme entreprise, vous n’avez plus le choix et le temps de trouver le candidat de vos rêves. »
Connaissance insuffisante de l’étiquette des affaires
Selon les entreprises, les lacunes sont également importantes dans le domaine de l’étiquette des affaires. « Un stage adéquat ou un job d’étudiant peuvent parfois y remédier. Les jeunes ont ainsi l’occasion de faire connaissance avec les attentes des sociétés », confirme Frédérique Bruggeman.
C’est aussi ce que font de nombreux étudiants. Frédérique Bruggeman : « Nous constatons que de plus en plus de jeunes choisissent leur job d’étudiant en fonction de leur carrière à venir. Ils peuvent ainsi essayer le travail qui sera le leur après leurs études. Lorsque l’on postule, l’expérience est aussi intéressante à faire valoir. Pour les entreprises, c’est enfin une belle opportunité de lier très tôt les jeunes talents à la société. »