Lorsque la procédure s’éternise, 85 % des chercheurs d’emploi optent pour un second choix
- Les trois principales frustrations des candidats : des entretiens trop nombreux (63 %), une mauvaise communication au sujet du parcours de sélection (35 %) et la durée trop longue de ce parcours (27 %)
- 90 % des chercheurs d’emploi reçoivent régulièrement plusieurs propositions durant leur recherche
Les employeurs passent à côté de talents potentiels à cause de procédures de sélection trop longues. C’est ce qui ressort d’une enquête indépendante menée par le bureau de recrutement spécialisé Robert Half auprès de 1000 Belges à la recherche d’un nouveau travail durant l’année écoulée. On peut en conclure que la « Guerre des Talents » fait rage non seulement au niveau de l’attractivité des salaires et des conditions proposées, mais aussi pendant la procédure de recrutement.
Pour 63 % des Belges interrogés, les procédures de sélection comptent de trop nombreux entretiens. 35 % notent également le manque d’information au sujet de l’avancement de leur candidature. Le résultat : 85 % des répondants ont déjà fait le choix d’un emploi qui était en fait leur seconde option, parce qu’ils étaient fatigués de la trop longue procédure de sélection ou qu’ils aspiraient à une plus grande sécurité d’emploi.
« Nous remarquons que les candidats, et très certainement la nouvelle génération qui arrive sur le marché de l’emploi, s’attendent plus que jamais à ce que leur candidature fasse l’objet d’un suivi rapide. Si les candidats devraient être plus conscients des différentes étapes que les entreprises doivent respecter avant d’engager un nouveau collaborateur, de leur côté, les employeurs doivent aussi comprendre qu’ils ne peuvent plus se payer le luxe d’une trop longue réflexion », explique Frédérique Bruggeman, Managing Director chez Robert Half Belux.
« De plus, des procédures de recrutement relativement longues peuvent causer une baisse du moral et de la productivité chez les collaborateurs existants qui supporteront, pour un temps, la charge de travail d’un travailleur qui a quitté l’entreprise. Lorsqu’elles engagent, les entreprises doivent évidemment toujours faire preuve de discernement. Le contexte de pénurie grandissante de professionnels hautement qualifiés et de concurrence croissante entre les employeurs pour s’attacher les services de ceux-ci change toutefois la donne. En effet, le risque existe pour les entreprises de passer à côté du candidat qui a leur préférence si le processus de sélection venait à s’éterniser. »
Une chasse à l’emploi très active
Lorsque les Belges se mettent à la recherche d’un nouvel emploi, ils le font de manière très active. Les candidatures simultanées sont fréquentes. L’économie belge repart et les offres d’emploi sont nombreuses : on compte aujourd’hui 127.000 postes vacants, soit un taux de vacance d’emploi de 3,25 %. Dans un tel marché compétitif, les entreprises où les procédures de recrutement sont trop longues risquent de rater de potentiels talents au profit d’un concurrent. L’enquête montre d’ailleurs qu’une moitié (51 %) des personnes interrogées reçoit plusieurs propositions durant la recherche d’emploi.
« Dans un marché très concurrentiel, les entreprises n’ont pas la possibilité d’attendre la perle rare », confirme Frédérique Bruggeman. « Elles doivent surtout bien savoir ce qui constituent les exigences absolues et les nice-to-haves d’une fonction. Si certaines compétences sont indispensables, d’autres peuvent être acquises facilement sur le terrain. A force d’attendre la perle rare, vous risquez de passer à côté de jolies pépites… »