La Journée internationale des droits des femmes aura lieu le mercredi 8 mars. Robert Half, cabinet de conseil en recrutement spécialisé, a mené une enquête auprès de 200 responsables RH quant aux mesures (qui devraient être) prises afin de combler les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes. En outre, Robert Half a également sondé les directeurs RH en vue de savoir ce que les femmes pourraient mettre en place pour lutter contre ces disparités. La raison de cette démarche est claire : le fossé existe encore et toujours. 

La Belgique perd cinq places dans le classement du rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes

En ce qui concerne les égalités entre les hommes et les femmes, nous obtenons un résultat favorable en matière d'enseignement. Toutefois, nous ne pouvons pas en dire autant sur le lieu de travail. La Belgique chute de la 19ème à la 24ème place au sein du rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes. Il s'agit d'un compte rendu émis par le Forum économique mondial qui dresse un aperçu des inégalités hommes-femmes dans 144 pays, ce qui correspond à plus de 90% de la population mondiale. Nous ne perdons pas seulement du terrain par rapport à nos voisins (les Pays-Bas arrivent en 16ème position et la France occupe la 17ème place), mais aussi par rapport à certains pays moins manifestes comme le Rwanda, le Burundi et la Namibie.

Frédérique Bruggeman, Managing Director chez Robert Half Belux apporte plus de précisions : "Il est désolant de constater que notre pays se retrouve à la soixantième place en matière d'opportunités et de présence de femmes dans des fonctions à hautes responsabilités. Lors de ces dernières années, nous n'avons cessé de faire des progrès et de grimper systématiquement dans le classement du rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes. Je trouve donc ce recul dommage. Il est nécessaire que les égalités entre les hommes et les femmes continuent de constituer la priorité principale des entreprises."​

Joël Poilvache, directeur de Robert Half, trouve que les entreprises doivent tendre vers un nouvel équilibre entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail : "Les entreprises qui saisissent la problématique relative aux inégalités entre les sexes sont en mesure d'en retirer une pléthore d'avantages. Les femmes jettent généralement un regard différent sur le travail et disposent d'un autre style de gestion. Ainsi, les femmes ont souvent une capacité emphatique plus accrue et le souci du détail. Les différences de styles entre les sexes sont communément complémentaires. Ces différences veillent dès lors à ce que les hommes et les femmes puissent unir leurs forces au sein d'une organisation. Enfin, les entreprises doivent prendre conscience que la diversité entre les hommes et les femmes génère un avantage compétitif."

Comment les entreprises tentent-elles de combler le fossé ? Quelles mesures les entreprises belges prennent-elles déjà pour réduire les inégalités entre les sexes ? Il ressort de l'enquête exclusive sur le lieu de travail menée par Robert Half, un sondage indépendant auprès de 200 responsables RH, que les audits salariaux (26%), les augmentations salariales lors de promotions (25%) et la transparence en matière de salaires (23%) forment actuellement les catalyseurs de l'égalité des sexes. 

"Il est extrêmement important d'avoir des fourchettes salariales claires et de communiquer le potentiel éventuel de façon transparente. Travailler au sein d'un environnement dans lequel les hommes et les femmes savent à quoi s'attendre a un effet stimulant et augmente l'implication des collaborateurs. Le fait que seuls 12% déclarent qu'il n'existe pas de fossé entre les sexes démontre que les entreprises ont encore beaucoup de pain sur la planche", conclut Frédérique Bruggeman. 

La parole donnée aux femmes 

L'enquête exclusive sur le lieu de travail réalisée par Robert Half s'est également orientée vers les actions que les femmes pourraient entreprendre afin de combler les inégalités professionnelles. Les responsables RH féminines sont d'avis que les femmes doivent communiquer de manière plus directe sur le lieu de travail. En effet, 42% des responsables RH féminines considèrent une communication (plus) directe comme un moyen permettant de saisir les disparités sur le lieu de travail. Un tiers des responsables RH masculins partage ce point de vue. En ce qui concerne les responsables HR masculins, ils pensent surtout que les femmes doivent mettre leurs propres prestations plus en avant au sein de l'entreprise. Un peu moins de la moitié des responsables RH masculins (44%) trouve qu'il s'agit là d'un point névralgique. De plus, pour 36% des responsables RH masculins, cet aspect va encore plus loin : ils affirment que les femmes doivent s'affirmer plus clairement en vue d'obtenir des promotions.

Est-il dès lors question d'un manque évident d'audace de la part des femmes sur le lieu de travail ?

Frédérique Bruggeman, elle-même directrice de Robert Half BeLux, déclare que la réponse est oui : "Il va de soi que les hommes et les femmes doivent mériter une promotion. Lorsque vous exercez votre travail avec passion et entrain, vous vous mettez en évidence et pouvez donc prétendre, à terme, à une promotion. Si cela ne devait pas être le cas, les femmes doivent alors oser communiquer activement quant à leur carrière. Contrairement à elles, les hommes ont beaucoup plus l'habitude de le faire. Les principaux points de feedback issus de l'enquête, comme une communication plus directe, l'assertivité et le fait de mettre ses propres résultats en évidence, vont de pair. Osez partager vos résultats et ne craignez pas de demander cette promotion ou encore cette augmentation de salaire tant attendue ! Les femmes peuvent elles-mêmes activement contribuer à atteindre plus d'égalités sur le lieu de travail."

5 conseils: 

1. Soulignez vos réussites, mettez vos prestations plus en avant au sein de l'organisation
2. Affichez-vous dans l'entreprise
3. Créez (plus) de communication directe envers vos collègues et responsables
4. Osez postuler pour cette offre d'emploi interne (ou externe), même si vous pensez ne pas correspondre à 100% à la description de fonction.
5. Enfin, n'oubliez pas : vous pouvez clairement vous montrer plus assertive lors de négociations salariales