Une étude du cabinet de recrutement spécialisé Robert Half révèle qu’un large éventail de problématiques préoccupent aujourd’hui les managers. En tête : 41 % s’inquiètent des changements technologiques et de l’incertitude économique. De nombreux managers ressentent, en outre, la pression exercée par leurs concurrents (37 %). Ils identifient aussi des menaces en interne : la rétention et l’attraction de talents restent deux problèmes préoccupants (34 %).
- 45 % des responsables IT considèrent l’analyse des données comme une préoccupation interne majeure.
- Les incertitudes géopolitiques (35 %) et économiques (41 %) nationales et internationales inquiètent les chefs d’entreprise.
- 34 % d’entre eux affirment que trouver de bons talents est une source d’inquiétude. Ce souci touche même 45 % des responsables financiers.
Pénurie de talents due à la quatrième révolution industrielle
Les évolutions technologiques se succèdent à un rythme effréné. Dans le contexte de la quatrième révolution industrielle, les entreprises doivent être à l’affût constamment et ne peuvent se permettre de manquer les plus récentes évolutions. Au sein des entreprises, la responsabilité en incombe généralement au CIO. Sondés par Robert Half, près de la moitié d’entre eux indiquent que leurs principaux sujets de préoccupation sont l’analyse des données, suivie de près par les applications logicielles et l’intelligence artificielle (tous les deux à 44 %).
« On a longtemps cru que la technologie provoquerait de lourdes pertes d’emploi. Avec le temps, nous arrivons à la conclusion qu’il faut nuancer cette affirmation : nous constatons, en effet, un glissement des emplois plus traditionnels vers des emplois à consonance numérique, mais nous notons aussi que beaucoup d’emplois ont été créés dans ce secteur et que la demande de talents augmente constamment. Nous déplorons également une pénurie de talents à la recherche d’un emploi dans le numérique », déclare Iris Houtaar, Associate Director chez Robert Half.
Se préparer au Brexit et à la politique nationale après le 26 mai
La situation géopolitique est aussi une source de préoccupation pour les entrepreneurs. Nous sommes, en effet, dans une phase de haute conjoncture et ce climat économique propice influence les choix de nos entreprises. Des aléas géopolitiques tels que le Brexit et l’incertitude politique générale menacent de changer la donne. La moitié des sondés s’attendent à ce que les changements politiques aient un impact majeur après le 26 mai. Ils sont un peu plus d’un tiers à s’en inquiéter vivement. La moitié des managers s’attend également à ce que les marchés émergents aient un impact sur leur activité cette année, tout en anticipant un impact majeur de la concurrence croissante (37 %).
« Les chiffres sont clairs, mais il est inutile d’y voir d’emblée l’apocalypse. Les chiffres présentés par la Banque Nationale sont tout sauf désastreux. Par ailleurs, il est bon que les entreprises s’inquiètent et prennent les mesures nécessaires avant qu’un problème se pose. Personne ne sait avec certitude quand et si le Brexit aura lieu. Personne ne peut dire dans quel contexte politique nous nous réveillerons effectivement après les élections du 26 mai. La dernière chose à faire serait donc d’en minimiser l’impact sur votre entreprise et de ne pas la préparer à ces changements. Dans ce contexte, il est de toute façon inquiétant pour les entreprises de voir leurs concurrents se renforcer ou plus d’acteurs pénétrer leurs marchés », explique Iris Houtaar.
La guerre des talents reste une source d’inquiétude
Un manager sur trois indique que le fait d’attirer et fidéliser des talents est source d’insomnies. Au niveau des responsables financiers, ce sont même 45 % des sondés qui s’en inquiètent. Près de la moitié (46 %) des personnes interrogées s’attendent également à ce qu’une flexibilité accrue (dans tous les sens du terme) ait le plus grand impact sur le fonctionnement de leur entreprise cette année.
« La crainte de perdre des talents au profit d’entreprises concurrentes semble se justifier chaque jour davantage. La guerre des talents fait rage plus que jamais, en particulier pour certaines fonctions en pénurie dans des secteurs cruciaux. Il ne faut pas non plus sous-estimer le départ des baby-boomers du marché du travail. Pas moins de 700 000 travailleurs expérimentés prendront leur retraite, ces prochaines années. Il est donc crucial pour toute entreprise d’établir une politique de recrutement et de fidélisation forte. Ce n’est qu’ainsi qu’elles pourront retenir les talents », avertit Iris Houtaar.